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Bienvenue dans le section blog. Ici, je partagerai des articles, des analyses et des réflexions sur des thématiques variées touchant à la psychologie clinique, aux thérapies cognitivo-comportementales (TCC), à la thérapie des schémas, à la neuropsychologie, ou encore à l'influence fascinante du langage sur notre vécu (un clin d'œil à ma spécialisation en Sciences du Langage). L'objectif est de vous offrir des éclairages accessibles sur des concepts parfois complexes, de décrypter certaines dynamiques psychologiques et de vous proposer des pistes concrètes pour cultiver votre bien-être mental au quotidien. Cette section sera alimentée régulièrement par de nouveaux articles basés sur les données scientifiques actuelles et mon expérience clinique.
Comprendre la Préoccupation Chronique pour Mieux Agir (Approche Bio-Psycho-Sociale)
Nous connaissons tous des moments d'inquiétude. Face à un examen, une décision importante ou une difficulté passagère, l'anxiété est une réaction humaine normale et souvent adaptative. Cependant, lorsque cette inquiétude devient excessive, persistante, difficile à contrôler et qu'elle envahit la majorité des journées, touchant de multiples domaines de la vie, on parle alors de Trouble Anxieux Généralisé (TAG). Loin d'être un simple "trait de caractère anxieux", le TAG est un trouble psychiatrique qui peut entraîner une détresse significative et altérer considérablement le fonctionnement quotidien. Cet article propose un décryptage du TAG à travers une lentille bio-psycho-sociale, enrichie d'éclairages complémentaires, pour mieux en saisir la complexité et les pistes d'accompagnement.
La dimension biologique du TAG : Quand le Corps et le Cerveau sont en Alerte
Notre compréhension du TAG s'est affinée grâce aux neurosciences, qui mettent en lumière plusieurs facteurs biologiques :
Neurobiologie de l'Inquiétude : Des études d'imagerie cérébrale suggèrent une hyperactivité de l'amygdale (structure clé dans la détection de la menace et la réponse émotionnelle) et un possible dysfonctionnement du cortex préfrontal, impliqué dans la régulation des émotions et la prise de décision. Selon le DSM-5-TR (American Psychiatric Association, 2022), ces circuits de la peur et de l'anxiété sont centraux. Des déséquilibres au niveau de certains neurotransmetteurs, notamment le GABA (acide gamma-aminobutyrique, qui a un rôle inhibiteur et calmant), la sérotonine (impliquée dans la régulation de l'humeur et de l'anxiété) et la noradrénaline (associée à la réponse au stress), sont également fréquemment évoqués dans la littérature scientifique (par exemple, voir les travaux de synthèse comme ceux de Martin et al., 2009, sur la neurobiologie de l'anxiété généralisée, publiés dans Archives of General Psychiatry).
Facteurs Génétiques et Épigénétiques : Il existe une composante héréditaire dans le TAG. Des études sur les jumeaux indiquent quenviron 30% de la variance du risque de TAG pourrait être attribuable à des facteurs génétiques (Hettema et al., 2001, American Journal of Psychiatry). L'épigénétique, qui étudie comment l'environnement peut modifier l'expression de nos gènes, offre également des pistes pour comprendre comment des expériences de vie stressantes pourraient influencer la vulnérabilité au TAG.
Comorbidités Somatiques : Le TAG est souvent associé à des symptômes physiques chroniques tels que tensions musculaires, fatigue, troubles du sommeil, irritabilité, et troubles gastro-intestinaux. Ces manifestations soulignent l'intrication étroite entre le psychisme et le corps.
La Dimension Psychologique du TAG : Pensées, Émotions et Comportements en Jeu
Au niveau psychologique, plusieurs modèles nous aident à comprendre les mécanismes du TAG :
🔷 Modèles Cognitifs et Comportementaux (TCC) :
L'Intolérance à l'Incertitude : Un concept central, développé notamment par Dugas et ses collaborateurs (par ex., Dugas et al., 1998, Journal of Anxiety Disorders), postule que les personnes souffrant de TAG ont une difficulté marquée à accepter l'ambiguïté et la possibilité d'événements négatifs, même peu probables. Le souci devient alors une tentative (inefficace) de prévoir et de contrôler l'avenir pour réduire cette incertitude.
Les Croyances sur le Souci (Métacognitions) : Adrian Wells (par ex., Wells, 2005, Cognitive Therapy and Research) distingue les croyances positives sur le souci ("s'inquiéter m'aide à me préparer", "s'inquiéter montre que je suis responsable") et les croyances négatives sur l'incontrôlabilité et le danger du souci lui-même ("mes soucis pourraient me rendre fou", "je ne peux pas arrêter de m'inquiéter"). Ce "souci à propos du souci" est un moteur puissant du TAG.
Biais Attentionnels : Les personnes avec un TAG ont tendance à orienter plus facilement leur attention vers des informations menaçantes dans leur environnement.
Évitement Cognitif : Paradoxalement, le souci, bien que verbal, peut être une forme d'évitement des images mentales anxiogènes plus intenses et des émotions profondes associées.
🔷 Le Rôle des Schémas Précoces Inadaptés (Thérapie des Schémas) : Bien que le TAG ne soit pas un trouble de la personnalité, certains schémas précoces inadaptés, développés dans l'enfance ou l'adolescence, peuvent constituer un terrain fertile. Par exemple :
Le schéma "Vulnérabilité au danger ou à la maladie" : Croyance que le monde est un lieu dangereux et qu'une catastrophe peut survenir à tout moment.
Le schéma "Exigences élevées / Critique excessive" : Une pression interne à toujours performer ou éviter les erreurs, pouvant générer une anxiété anticipatoire constante. (Source : Young, Klosko & Weishaar, 2003, Schema Therapy: A Practitioner's Guide).
Aspects Neuropsychologiques : Certaines études suggèrent que des difficultés au niveau des fonctions exécutives (planification, flexibilité mentale, inhibition) pourraient contribuer au maintien des soucis excessifs, rendant plus difficile le désengagement des pensées anxieuses. (Par exemple, des études de Miu et al., 2008, publiées dans Progress in Neuro-Psychopharmacology and Biological Psychiatry, ont exploré ces liens).
La Dimension Sociale et Linguistique du TAG : L'Anxiété dans son Contexte
Le TAG ne se vit pas en vase clos ; il est influencé par et influence l'environnement social et la manière dont nous communiquons :
Impact Fonctionnel : Le TAG peut sévèrement entraver le fonctionnement social (évitement de situations par peur de ne pas pouvoir gérer son anxiété, irritabilité affectant les relations), professionnel (difficultés de concentration, procrastination due à l'anxiété de performance, absentéisme) et familial (tensions, surprotection des proches).
Expression Verbale des Soucis : Le langage est le principal véhicule du souci. L'analyse du discours d'une personne souffrant de TAG révèle souvent des boucles de pensées répétitives, des scénarios catastrophes ("Et si...?"), et une difficulté à conclure ou à relativiser. La manière dont l'entourage réagit à ces expressions (réassurance excessive, minimisation, agacement) peut aussi jouer un rôle dans le maintien.
Facteurs Socio-Culturels : Des facteurs comme l'insécurité socio-économique, la pression à la performance et à la réussite, l'exposition constante à des informations anxiogènes via les médias, ou encore des normes culturelles valorisant le contrôle et l'anticipation peuvent contribuer à un climat favorisant l'anxiété. Les données épidémiologiques (par ex. issues de l'OMS) montrent des variations de prévalence selon les contextes.
Éclairages Complémentaires : D'autres Fenêtres pour Comprendre
Pour enrichir notre compréhension, il est utile de considérer d'autres perspectives théoriques, à titre d'hypothèses complémentaires :
Perspective Systémique : Comment le TAG d'un membre de la famille s'insère-t-il dans les dynamiques relationnelles ? Par exemple, une anxiété parentale excessive peut avoir modelé un sentiment d'insécurité chez l'enfant. Parfois, le "symptôme" anxieux d'une personne peut, paradoxalement, maintenir un certain équilibre au sein du système familial, en focalisant l'attention et en évitant d'autres conflits plus latents.
Perspective Humaniste : Cette approche mettrait l'accent sur le vécu subjectif de l'individu : la perte de liberté intérieure engendrée par le souci constant, l'entrave à l'épanouissement personnel (l'actualisation de soi selon Maslow ou Rogers), et la possible déconnexion d'avec ses besoins et valeurs profondes au profit d'une tentative de contrôle illusoire.
Perspective Psychodynamique : Le souci chronique pourrait être interprété comme un mécanisme de défense contre des angoisses plus fondamentales, des conflits internes non résolus ou des désirs refoulés. L'énergie psychique serait ainsi canalisée dans des préoccupations plus "mentalisables", bien que douloureuses.
Pistes Thérapeutiques : Vers un Apaisement Durable
Heureusement, le TAG est un trouble pour lequel des prises en charge efficaces existent. L'objectif n'est pas d'éliminer toute anxiété (ce qui n'est ni possible ni souhaitable), mais de réduire son intensité, sa fréquence, et surtout l'impact négatif sur la vie.
🔷 Les Psychothérapies :
La Thérapie Cognitive et Comportementale (TCC) est considérée comme le traitement de première intention (selon les recommandations de nombreuses instances comme la Haute Autorité de Santé en France ou le NICE au Royaume-Uni). Elle aide à identifier et modifier les pensées dysfonctionnelles, à travailler sur l'intolérance à l'incertitude, à s'exposer graduellement aux situations redoutées (ou à l'incertitude elle-même), à réduire les comportements d'évitement et de réassurance, et à développer des stratégies de gestion de l'anxiété plus adaptées. Les approches de troisième vague, comme la thérapie ACT (Thérapie d'Acceptation et d'Engagement) ou la thérapie basée sur la pleine conscience (MBCT), peuvent aussi être très bénéfiques.
La Thérapie des Schémas peut être indiquée si des schémas précoces inadaptés contribuent significativement au TAG.
🔷 Les Approches Pharmacologiques : Certains médicaments, comme certains antidépresseurs (ISRS ou IRSNa) ou anxiolytiques (sur une courte durée pour les benzodiazépines en raison du risque de dépendance), peuvent être prescrits par un médecin ou un psychiatre, souvent en association avec une psychothérapie. Ils visent à corriger les déséquilibres neurobiologiques sous-jacents. (Source : Revue Médicale Suisse, 2010).
Hygiène de Vie : Une bonne hygiène de vie (activité physique régulière, alimentation équilibrée, sommeil suffisant, techniques de relaxation) peut également contribuer à une meilleure gestion de l'anxiété.
Conclusion : Une Compréhension Intégrative pour une Prise en Charge Adaptée
Le Trouble Anxieux Généralisé est une pathologie complexe, résultant d'une interaction de facteurs biologiques, psychologiques et sociaux. Le comprendre à travers ce prisme bio-psycho-social permet non seulement de déstigmatiser la souffrance des personnes qui en sont atteintes, mais aussi d'orienter vers des prises en charge plus complètes et personnalisées. Si vous vous reconnaissez dans cette description, ou si l'un de vos proches est concerné, n'hésitez pas à consulter un professionnel de santé (médecin généraliste, psychologue, psychiatre) qui pourra poser un diagnostic précis et vous proposer un accompagnement adapté.
La Richesse Insoupçonnée de Nos Expériences Internes
Notre monde intérieur, cette scène privée où se jouent nos pensées, nos souvenirs et nos imaginations, est d'une diversité souvent méconnue. Si beaucoup d'entre nous tiennent pour acquise la présence d'une "petite voix" narrative ou la capacité à visualiser des images mentalement, ces expériences ne sont pas universelles. Aujourd'hui, nous allons explorer deux variations fascinantes de la cognition humaine : l'anendophasie, ou l'absence de dialogue intérieur verbalisé, et l'aphantasie, l'incapacité à former volontairement des images mentales. Loin d'être des pathologies, ces particularités illustrent l'extraordinaire plasticité et la variété des fonctionnements cognitifs. Cet article se propose de les présenter, d'explorer leurs points communs et leurs spécificités, à la lumière d'une approche bio-psycho-sociale.
1. L'Anendophasie : Penser Sans Mots Internes Audibles
L'anendophasie, terme introduit par Nedergaard et Lupyan (2023) pour décrire l'absence de monologue interne, se distingue de l'anauralie, absence plus large d'imagerie auditive (Tel que décrite par "The British Psychological Society"). L'anendophasie (littéralement "absence de parole intérieure") désigne une expérience cognitive où l'individu ne perçoit pas de monologue intérieur verbalisé, cette "voix dans la tête" que beaucoup décrivent.
🔷 Présentation Bio-Psycho-Sociale :
Biologique : Les bases neurobiologiques exactes de l'anendophasie sont encore à l'étude. La parole intérieure est souvent définie comme une image auditive-articulatoire (Geva & Fernyhough, 2019). L'anendophasie serait son absence subjective. La parole intérieure implique classiquement des régions cérébrales liées au langage (aire de Broca, aire de Wernicke) et au contrôle moteur (comme si l'on se préparait à parler), ainsi que le Default Mode Network (DMN). Chez les personnes anendophasiques, il est possible que ces réseaux soient activés différemment ou que la pensée prenne des formes non verbales prédominantes (conceptuelle, sensorielle non verbale). Russell Hurlburt, un chercheur pionnier dans l'étude des "expériences subjective", a beaucoup contribué à la description de ce phénomène à travers sa méthode dite "d'échantillonnage de l'expérience descriptive" (DES) (Hurlburt, R. T., & Heavey, C. L., 2006, Exploring Inner Experience).
Psychologique (Cognitif, Émotionnel, Comportemental, Schémas) :
Cognitif : Les personnes anendophasiques pensent, bien sûr, mais leur pensée ne prend pas la forme d'un flux de mots auto-audibles. Elles peuvent décrire une pensée sous forme de concepts purs, de sensations, d'images (si elles ne sont pas aphantasiques) ou d'une "conscience non symbolique". Cela ne signifie pas une absence de langage interne au sens de Vygotsky (langage comme outil de pensée), mais une absence de sa verbalisation phénoménologique. Les tâches de mémoire de travail verbale, de planification ou de résolution de problèmes peuvent emprunter des voies alternatives. D'ailleurs, certains auteurs (Hurlburt et al., 2024), distingue "parole intérieure" (avec voix) et "pensée formulée" (mots sans son). Des études récentes indiquent qu'une faible parole intérieure est associée à des performances réduites en mémoire de travail verbale.
Émotionnel : L'impact sur la régulation émotionnelle est une question encore soumis à l'étude. La verbalisation interne est souvent vue en TCC comme un médiateur dans la prise de conscience et la restructuration des pensées automatiques. Les personnes anendophasiques pourraient utiliser d'autres stratégies, peut-être plus kinesthésiques ou conceptuelles, pour traiter leurs émotions. Certains schémas (ex: "manque affectif", "isolement social") pourraient être vécus différemment ou maintenus par des processus internes non verbaux.
Comportemental : Peu de données existent sur des différences comportementales systématiques. L'adaptation semble être la règle.
Social/Linguistique/Culturel :
Linguistique : L'expression verbale externe n'est généralement pas affectée. Cependant, la manière de décrire son propre processus de pensée peut différer. Une personne anendophasique pourrait avoir du mal à comprendre l'insistance culturelle sur le "dialogue intérieur" ou les injonctions à "écouter sa petite voix".
Social : La découverte de cette différence peut parfois entraîner un sentiment d'étrangeté ou d'isolement, jusqu'à ce que la personne réalise qu'il s'agit d'une variation et non d'un déficit.
🔷 Éclairages Complémentaires (hypothétiques) :
Approche Humaniste : L'expérience subjective de l'anendophasique est unique. Comment construit-il son sens du soi et du monde sans ce "narrateur interne" ? La recherche d'authenticité pourrait passer par l'expression de cette expérience singulière.
Perspective Psychodynamique : On pourrait très spéculativement se demander si, dans certains cas (et non comme caractéristique générale), l'absence de verbalisation interne pourrait être liée à des mécanismes de défense anciens contre des pensées ou affects jugés menaçants, ou à une prédominance de modes de pensée plus primaires (au sens de non-verbaux). Ceci reste purement hypothétique et nécessiterait des investigations individuelles approfondies.
2. L'Aphantasie : L'Esprit Sans "Visualisation Mentale"
L'aphantasie, décrite pour la première fois par Sir Francis Galton au 19ème siècle et popularisée par les travaux de l'équipe du Professeur Adam Zeman (Zeman et al., 2015, Lives without imagery – Congenital aphantasia, Cortex), se caractérise par une incapacité à créer volontairement des images mentales visuelles.
🔷 Présentation Bio-Psycho-Sociale :
Biologique : Les études d'imagerie cérébrale suggèrent que l'aphantasie pourrait être liée à des différences dans l'activation et la connectivité des réseaux cérébraux impliqués dans la vision et la mémoire, notamment le cortex visuel et les régions fronto-pariétales. Il existe un spectre, allant de l'absence totale d'imagerie à une imagerie faible (hypophantasie).
Psychologique (Cognitif, Émotionnel, Comportemental, Schémas) :
Cognitif : Les personnes aphantasiques pensent et se souviennent, mais sans support visuel mental. Leur mémoire autobiographique, par exemple, est souvent décrite comme factuelle, sémantique, plutôt que revécue sous forme d'images (Zeman et al., 2020, Aphantasia: The science of visual imagery extremes, The Neuroscientist). Elles peuvent savoir qu'elles ont vu quelque chose sans pouvoir le "revoir" mentalement. La créativité peut s'exprimer différemment, moins par la visualisation que par la conceptualisation ou la construction.
Émotionnel : L'imagerie mentale est impliquée dans l'anticipation et la reviviscence émotionnelle. Certaines études suggèrent que les personnes aphantasiques pourraient avoir des réponses émotionnelles atténuées à la lecture de textes effrayants, par exemple. En TCC, des techniques comme l'exposition en imagination ou la restructuration par imagerie pourraient nécessiter des adaptations (ex: exposition par scripts verbaux détaillés, focalisation sur les sensations corporelles). Des schémas liés à la compétence ou à la connexion aux autres pourraient être influencés par cette modalité perceptive différente.
Comportemental : Les stratégies de résolution de problèmes ou d'apprentissage peuvent être plus verbales ou conceptuelles.
Social/Linguistique/Culturel :
Linguistique : Les métaphores visuelles ("je vois ce que tu veux dire") sont utilisées, mais comprises de manière plus abstraite. La description de souvenirs ou de projets peut être moins imagée.
Social : Comme pour l'anendophasie, la prise de conscience de cette différence peut être un moment clé. Expliquer à quelqu'un qui visualise aisément qu'on ne "voit" rien en fermant les yeux peut être source d'incompréhension mutuelle.
🔷 Éclairages Complémentaires (hypothétiques) :
Approche Systémique : Comment la famille ou le couple s'adapte-t-il à cette différence de "langage" perceptif ? Un partenaire très visuel et un partenaire aphantasique peuvent avoir besoin de développer des stratégies de communication spécifiques pour partager leurs expériences.
Approche Humaniste : L'expérience aphantasique du monde est qualitativement différente. Quelle est la nature de leur conscience perceptive ? Comment cela façonne-t-il leur sentiment d'être au monde ?
3. Anendophasie et Aphantasie : Points Communs et Divergences
Variations, Non Pathologies : Le point le plus crucial est que ni l'anendophasie ni l'aphantasie ne sont considérées comme des troubles psychiatriques ou neurologiques au sens du DSM-5-TR ou de la CIM-11. Ce sont des variations du fonctionnement cognitif normal.
Prise de Conscience Souvent Tardive : Beaucoup de personnes concernées ne réalisent leur particularité qu'à l'âge adulte, souvent en discutant avec d'autres de leur manière de penser.
Stratégies Compensatoires : Le cerveau est plastique. Les individus développent souvent inconsciemment des stratégies cognitives alternatives pour naviguer dans le monde, se souvenir, apprendre et résoudre des problèmes.
Co-occurrence ? La question de la co-occurrence de l'anendophasie et de l'aphantasie n'a pas réellement été étudié. Il n'est théoriquement pas impossible qu'une personne puisse présenter les deux, ayant alors une expérience interne principalement conceptuelle ou sensorielle non visuelle et non verbalisée. Des études sont nécessaires pour établir des prévalences et des corrélations précises.
Impact sur la Santé Mentale : Il n'y a pas de lien direct établi avec une vulnérabilité accrue à des troubles spécifiques. Cependant, la découverte de sa différence et le sentiment de ne pas être compris peuvent générer de l'anxiété ou un questionnement identitaire temporaire, qui peut bénéficier d'un accompagnement psychologique. Du point de vue des TCC, comprendre ces particularités est essentiel pour adapter les techniques (ex: comment faire de la restructuration cognitive sans dialogue interne audible ? Comment utiliser l'imagerie thérapeutique chez un aphantasique ?).
Importance de la Neurodiversité : Ces variations soulignent le concept de neurodiversité, invitant à une plus grande acceptation des différentes manières de penser et de percevoir le monde.
4. Implications pour les Professionnels et la Recherche
En tant que cliniciens et chercheurs, la reconnaissance de l'anendophasie et de l'aphantasie est primordiale :
🔷 Pour les Psychologues et Psychothérapeutes :
Adapter les techniques thérapeutiques : Les TCC, par exemple, qui s'appuient souvent sur l'identification du dialogue intérieur ou l'imagerie mentale, peuvent nécessiter des ajustements créatifs (ex: utilisation de l'écriture, focalisation sur les "pensées ressenties" ou les concepts, techniques d'exposition basées sur des narrations factuelles et sensorielles).
Valider l'expérience du patient : Reconnaître que son mode de pensée est une variation légitime et non un "problème" à corriger.
Comprendre l'impact sur les schémas : Un schéma d'imperfection pourrait être exacerbé si l'individu se sent "anormal" avant de comprendre sa neuroparticularité.
🔷 Pour les Neuropsychologues : Explorer les corrélats neuronaux et les profils cognitifs associés pour mieux comprendre les bases de la pensée et de la conscience.
🔷 Pour les Chercheurs en Sciences du Langage : Étudier comment l'absence de verbalisation interne affecte l'acquisition, le traitement et la conceptualisation du langage, et comment ces individus décrivent leur propre pensée. La sociolinguistique peut s'intéresser aux discours et aux communautés qui se forment autour de ces expériences.
🔷 Pour la Recherche Future : Des études longitudinales, des investigations sur la prévalence combinée, et l'exploration de l'impact sur différents domaines de la vie (créativité, apprentissage, relations sociales) sont nécessaires.
Conclusion : Célébrer la Diversité Cognitive
L'anendophasie et l'aphantasie nous ouvrent une fenêtre sur l'incroyable spectre de l'expérience humaine. Elles nous rappellent que notre "normalité" subjective n'est qu'une version parmi d'autres. Plutôt que de chercher à uniformiser la pensée, la compréhension et l'acceptation de ces variations enrichissent notre vision de l'esprit humain. Si vous vous reconnaissez dans ces descriptions, sachez que vous n'êtes pas seul(e) et que votre manière de fonctionner est une facette de la neurodiversité.
Références
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Le Meltdown et le Shutdown : Analyse des Réactions de Surcharge dans le Trouble du Spectre de l'Autisme
Le meltdown et le shutdown sont deux manifestations comportementales intenses, souvent mal comprises et confondues avec des caprices ou des troubles du comportement volontaires. En réalité, il s'agit de réponses neurobiologiques involontaires à une surcharge sensorielle, émotionnelle, cognitive ou sociale qui excède les capacités de traitement et de régulation de la personne. Bien qu'ils soient particulièrement documentés dans le trouble du spectre de l'autisme (TSA), des réactions similaires peuvent être observées dans d'autres conditions impliquant des difficultés de régulation sensorielle ou émotionnelle (TDAH, anxiété, stress post-traumatique).
1. Le Meltdown : L'Externalisation d'une Surcharge Incontrôlable
Le meltdown (parfois traduit par "crise explosive" ou "effondrement") est une perte de contrôle temporaire et intense en réponse à une surcharge. Il s'agit de l'expression externalisée de la détresse.
Manifestations observables : Cris, pleurs intenses, agitation motrice (stéréotypies augmentées), propos perçus comme agressifs, auto-agressivité (se frapper, se mordre) ou hétéro-agressivité (lancer des objets, frapper). Il est crucial de le distinguer d'un "caprice" (tantrum) : un caprice est souvent orienté vers un but (obtenir quelque chose) et cesse lorsque le but est atteint, tandis qu'un meltdown est une réaction de perte de contrôle qui ne s'arrête que lorsque l'orage neurochimique interne s'apaise.
Analyse selon le Modèle Bio-Psycho-Social :
🔷 Axe Biologique / Neuropsychologique : Le meltdown est la conséquence directe d'une surcharge du système nerveux central.
Hyper-réactivité sensorielle : Les personnes autistes présentent souvent une hyper-réactivité aux stimuli sensoriels (bruits, lumières, textures, etc.), un critère diagnostique du DSM-5-TR (Critère B.4). L'accumulation de ces stimuli sature les capacités de traitement du cerveau.
Dysfonctionnement exécutif : Des difficultés au niveau des fonctions exécutives, notamment l'inhibition (incapacité à filtrer les stimuli non pertinents ou à inhiber une réponse émotionnelle) et la flexibilité cognitive (difficulté à s'adapter à un changement imprévu), sont des facteurs prédisposants majeurs.
Réponse de "Lutte ou Fuite" (Fight-or-Flight) : La surcharge active massivement l'amygdale, le centre de détection de la menace du cerveau. Cela déclenche une cascade de réactions du système nerveux sympathique : libération d'adrénaline et de cortisol, augmentation du rythme cardiaque, tension musculaire. Le meltdown est l'expression comportementale de cette réponse de "lutte".
🔷 Axe Psychologique (Cognitivo-Comportemental & Schémas) :
Cascade cognitive : La surcharge est souvent précédée par une escalade de pensées anxieuses ou rigides. Un changement imprévu peut activer des pensées catastrophiques ("Tout est gâché", "Je n'y arriverai jamais"). Cette rigidité cognitive est une cible fréquente en Thérapie Cognitivo-Comportementale (TCC).
Activation de schémas : La situation de surcharge peut activer des Schémas Précoces Inadaptés (selon la Thérapie des Schémas de Young). Par exemple, un sentiment d'incompréhension sociale peut activer un schéma d'Exclusion/Rejet ou de Carence Affective, intensifiant la détresse émotionnelle jusqu'au point de rupture. Le sentiment d'être submergé peut activer un schéma de Peur du danger ou de la maladie (peur de perdre le contrôle).
🔷 Axe Social / Linguistique :
Coût de la communication et du masquage : Les interactions sociales exigent un effort cognitif immense pour une personne autiste (décoder le non-verbal, comprendre l'implicite). Le "masquage" ou "camouflage social", qui consiste à imiter les comportements neurotypiques pour s'intégrer, est extrêmement coûteux en énergie cognitive et constitue un facteur de risque majeur de surcharge.
Incompréhension et invalidation : Lorsque la personne tente d'exprimer sa détresse ou de poser une limite et qu'elle n'est pas entendue ou crue, ce sentiment d'invalidation peut être le déclencheur final du meltdown.
2. Le Shutdown : L'Internalisation de la Surcharge
Le shutdown (effondrement/retrait) est une réponse de surcharge tout aussi intense, mais qui s'exprime de manière internalisée. Le système nerveux, pour se protéger d'une stimulation excessive, se "déconnecte".
Manifestations observables : Retrait social marqué, regard vide, perte temporaire de la parole (mutisme situationnel), extrême passivité, hyporéactivité motrice (bouge peu ou lentement), incapacité à répondre aux sollicitations. Le shutdown est souvent moins visible et peut être interprété à tort comme de la bouderie, de l'impolitesse ou de l'ignorance.
Analyse selon le Modèle Bio-Psycho-Social :
🔷 Axe Biologique / Neuropsychologique :
Réponse de "Figement" (Freeze) : Le shutdown est souvent conceptualisé via la Théorie Polyvagale de Stephen Porges. Face à une menace perçue comme insurmontable (la surcharge), le système nerveux parasympathique, via sa branche la plus primitive (le complexe vagal dorsal), s'active. Cela entraîne une immobilisation, une baisse drastique du tonus, un ralentissement du métabolisme et une "déconnexion" pour conserver l'énergie et survivre à la menace. C'est un état d'hypo-activation.
Surcharge exécutive : Les fonctions exécutives sont temporairement "hors service". La personne ne peut plus planifier une réponse, traiter le langage ou initier une action. C'est un véritable "court-circuit" du cortex préfrontal.
🔷 Axe Psychologique (Cognitivo-Comportemental & Schémas) :
Comportement d'échappement/évitement extrême : Le shutdown peut être vu comme la forme la plus radicale du comportement d'évitement. L'environnement interne (pensées, émotions) et externe est devenu si aversif que le seul échappatoire possible est une dissociation protectrice.
État de dissociation : L'expérience subjective est souvent décrite comme un sentiment d'être spectateur de son propre corps, ou d'être dans une "bulle" ou sous l'eau, où les stimuli extérieurs sont assourdis et irréels.
🔷 Axe Social / Linguistique :
Aphasie/mutisme fonctionnel : La perte de la parole n'est pas un refus de communiquer, mais une incapacité neurobiologique à accéder aux réseaux du langage. Le coût de la production ou de la compréhension du langage devient prohibitif.
Mauvaise interprétation sociale : Le shutdown expose la personne à des jugements sociaux négatifs (être snob, non coopératif), ce qui peut augmenter l'anxiété sociale et créer une boucle de rétroaction négative, rendant les futures interactions encore plus redoutées.
3. Éclairages Complémentaires d'Autres Approches
Perspective Systémique : Comment le système (familial, scolaire, professionnel) réagit-il au meltdown ou au shutdown ? Un environnement qui répond par la punition ou l'invalidation peut créer une circularité : la réaction du système devient un déclencheur supplémentaire, augmentant la probabilité de futures crises. À l'inverse, un système qui apprend à reconnaître les précurseurs et à co-réguler peut aider à maintenir l'homéostasie (l'équilibre) et réduire la fréquence des surcharges.
Perspective Humaniste : Le meltdown et le shutdown peuvent être vus comme la conséquence d'une incongruence massive entre l'expérience interne de la personne (détresse, besoin de calme) et les exigences de l'environnement. C'est une tentative, bien que dysfonctionnelle, de protéger son authenticité et son intégrité face à un monde perçu comme invalidant et envahissant. La crise est un signal que des besoins fondamentaux de sécurité et de respect de son propre rythme ne sont pas satisfaits.
4. Stratégies de Prévention et d'Accompagnement (Fondées sur les preuves)
L'approche la plus efficace est proactive et centrée sur la prévention de la surcharge.
Prévention (avant la crise) :
Aménagement de l'environnement : Mettre en place un "régime sensoriel" ou une "diète sensorielle" pour réduire les stimuli aversifs (casque anti-bruit, lunettes de soleil, éviter les lieux bondés).
Prévisibilité et structure : Utiliser des plannings visuels, des routines claires et prévenir des changements à l'avance pour réduire l'incertitude et la charge cognitive.
Psychoéducation et auto-connaissance : Aider la personne à identifier ses propres déclencheurs, ses signes précurseurs de surcharge (ex: agitation, fatigue, irritabilité) et ses besoins de régulation.
Développement de compétences : Apprendre des stratégies de régulation émotionnelle (techniques de respiration, auto-apaisement) et des compétences de communication assertive (apprendre à dire "non", à demander une pause).
Co-régulation : Pour les enfants ou les personnes ayant besoin de plus de soutien, la présence calme et rassurante d'un tiers peut aider à réguler le système nerveux avant que la surcharge ne soit totale.
Gestion (pendant la crise) :
Priorité à la sécurité : Éloigner les objets dangereux, assurer un espace sécurisé.
Réduire les stimuli : Baisser la lumière, parler peu et d'une voix calme, ne pas toucher la personne sans sa permission.
Ne pas raisonner ni punir : Le cerveau n'est pas en état de traiter l'information logique. Toute tentative de discussion sera un stimulus supplémentaire.
Valider l'émotion, pas le comportement : Un simple "Je vois que c'est très difficile pour toi en ce moment" peut être plus aidant que toute autre chose.
Récupération (après la crise) :
Temps de repos : Le meltdown et le shutdown sont extrêmement énergivores. La personne aura besoin de temps au calme pour récupérer.
Réassurance : Offrir du réconfort, sans jugement. La personne peut ressentir de la honte ou de la culpabilité après la crise.
Analyse douce (bien plus tard) : Une fois la personne complètement calmée et reposée, il peut être utile de discuter (si elle le souhaite) de ce qui a pu déclencher la surcharge pour mieux l'anticiper à l'avenir.
Conclusion
Comprendre le meltdown et le shutdown à travers le prisme bio-psycho-social permet de dépasser la vision d'un simple "comportement à gérer". Il s'agit de réponses neurobiologiques légitimes à une surcharge insupportable, enracinées dans une architecture cérébrale et un traitement sensoriel spécifiques. Une approche informée, empathique et proactive, centrée sur la prévention par l'aménagement de l'environnement et le développement de compétences, est non seulement plus humaine mais également plus efficace que des stratégies réactives ou punitives.
Références bibliographiques :
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Hull, L., et al. (2017). "Putting on My Best Normal": Social Camouflaging in Adults with Autism Spectrum Conditions. Journal of Autism and Developmental Disorders, 47(8), 2519–2534. (Pour le coût du camouflage social).
Laurent, A. C., & Ollendick, T. H. (2013). A cognitive behavioral treatment for anxiety in youth with autism spectrum disorders. In Handbook of evidence-based practice in clinical psychology, Vol. 1: Child and adolescent disorders (pp. 369-397). John Wiley & Sons Inc. (Pour les approches TCC).